Permis de construire, vers le 100% numérique ?

Permis de construire, vers le 100% numérique ?

Qu’est-ce qui est dense, complexe et surtout très long à obtenir ? Dans la famille des pros de l’industrie du bâtiment, la réponse est encore unanime : le permis de construire. Pourtant, à l’heure où la transition numérique bouleverse le secteur du BTP, l’obtention d’un permis de construire pourrait bien devenir simple comme un jeu d’enfants. Déposé pour la première fois en France en mars 2016, le « permis BIM » (Building Information Model) fait aujourd’hui de plus en plus d’émules. Au point de devenir la règle dans les années à venir ?

De Simcity au permis BIM

Vous vous souvenez de Simcity, fameux jeu de construction où les gamers construisent brique par brique la ville de leurs rêves ? C’est un peu ce à quoi ressemblait la première instruction de permis de construire numérique déposé par le bailleur social Emmaüs Habitat en mars 2016 pour la construction d’une résidence de 109 logements locatifs à Bussy-Saint-Georges (77), au coeur de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée.

A l’aide d’une maquette 3D, l’agence d’architecture Pélegrin a d’abord présenté une esquisse, avant d’utiliser cet outil lors de l’instruction. Une séquence placée sous le signe de l’innovation, ou plutôt du « BIM« , terme générique qui désigne la conception d’un projet architectural à l’aide de logiciels de numérisation 3D tels que SketchUp, Revit, Autocade, Archicad, Vectorworks

Objectif : gagner du temps

En quelques clics, les instructeurs ont eu accès à une visite virtuelle enrichie en données telles que l’accès à la voirie et aux réseaux, les cotes exactes, l’emprise au sol, la compatibilité avec le PLU… des informations qui gagnent en lisibilité et en fiabilité, permettant de s’assurer rapidement la conformité du projet aux contraintes réglementaires et techniques. Pour François Pélegrin, c’est « une garantie de performance, de l’esquisse à la livraison (…). En numérisant ces règles en 3D, l’instructeur peut immédiatement voir que les règles sont respectées et qu’il peut avoir confiance dans la maquette numérique, puisqu’il peut lui-même l’interroger et vérifier des côtes, des surfaces, des volumes…». Le directeur général de l’Epamarne (Établissements Publics d’Aménagement de Marne-la-Vallée), Nicolas Ferrand, estime quant à lui qu’« à terme, le BIM permettra de diviser par trois le temps d’instruction d’un permis de construire ». François Pélegrin confirme : « Au-delà des enjeux de qualité et de rapidité, les enjeux économiques sont colossaux : une instruction plus rapide signifie un lancement de chantier plus rapide et au final des économies substantielles chaque année. »

Vers le tout numérique : next level ?

Si le permis 100 % numérique présente de nombreux avantages, certains bémols viennent freiner sa généralisation, largement corrélée à la question des investissements techniques et des compétences. « La maquette numérique va engendrer des coûts d’investissement chez les architectes non équipés » détaille François Pélegrin. Beaucoup d’acteurs sont encore réticents à l’idée de devoir investir sur de nouveaux moyens, avec un retour sur investissement encore difficilement mesurable. Sans compter de nombreuses questions qui restent en suspens : certification des logiciels, respect de la propriété intellectuelle, articulation avec les PLU numérisés… La voie est ouverte, mais c’est toute une filière, donneurs d’ordre, opérateurs, services instructeurs, qui devra effectuer sa propre mue digitale…

Sources : 
La Gazettes des communes, BTP Consultants, Bati Actu

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