Construction de la ville durable

Construction de la ville durable

S’inviter à questionner les cadres de pensée de la ville pour créer la ville durable.

La journée scientifique « Observation sur le Développement Durable de la Ville » (ODDV) organisée le 17 mars dernier par l’ADEME pose la question du cadre de réflexion et de mise en œuvre de la ville durable. Un événement sur lequel nous revenons alors que vont se dérouler dans quelques jours les Journées internationales de sociologie de l’énergie (JISE) dont l’angle de vue pourtant différent car centré sur la transition énergétique semble néanmoins rejoindre certains des axes de réflexion de l’ODDV.

 

Le programme de recherche de l’ADEME met l’accent sur la difficulté à appréhender la ville durable « La ville durable, on ne sait pas ce que c’est, et on s’invite  à le faire » ID&S et LATTS.

Cet enjeu de durabilité urbaine est née après le Grenelle de l’environnement, et a soulevé la question de l’aménagement du territoire, de la recherche urbaine, et de la relation entre ville et environnement. Depuis 2009, ces questions ont déclenché un foisonnement de recherches issues d’acteurs académiques, sans réellement intégrer les autres acteurs, collectivités ou professionnels, créant un fossé entre recherche et pratique urbaine. Un frein potentiel si l’on considère que c’est en partie en s’orientant vers ces acteurs que la recherche pourra poser les bonnes questions, connaitre les vrais besoins, et apporter des réponses opérationnelles.

Il semble également nécessaire d’adopter une approche multidisciplinaire, pour casser les logiques de silo entre les thématiques qui entrent en jeu dans la ville durable, telles que l’énergie, la mobilité, la place des habitantsUn moyen de créer une culture du partage venant pallier au « défaut d’hybridation des savoirs » Université Lyon 2.

Face à ces limites, un regard critique est aujourd’hui porté par la recherche sur elle-même, et constitue l’enjeu du programme de l’ADEME.

Le rapprochement entre recherche et pratique urbaine semble d’abord pouvoir passer par les questions majeures qui se posent dans le cadre de la construction de la ville durable. Comment repenser les formes de gouvernance, comment envisager les habitants comme parties prenantes de la ville, quels critères utiliser pour évaluer un comportement durable, comment envisager la question de la planification territoriale et de l’étalement urbain « Plutôt que de réfléchir au modèle de développement des villes, il faut comprendre comment se construit la ville » Burgeap – comment valoriser la question de la connaissance sur l’économie de la ville durable, insuffisamment traitée, et avec elle, par exemple, les modèles de gratuité « Avec la révolution numérique, beaucoup de modèles se développent sur le modèle de la gratuité, freemium, velib’…nécessitant d’hybrider les anciennes et nouvelles formes d’économie de la ville » Ibicity.

Ce rapprochement pourrait également s’ancrer dans les expérimentations et innovations actuelles sur le terrain, qui font évoluer le rôle et les modes d’organisations entre acteurs.

L’exemple des résidents d’un lotissement de Clairlieu montre la capacité de prise d’initiative des habitants lorsque la collectivité peine à le faire. Les habitants se sont fédérés en association, autour d’un projet collectif pour isoler leurs pavillons. Ils ont organisé des groupes de travail, chaque groupe étant dédié à une thématique : approche technique, étude de faisabilité…avec en transversal une réflexion sur le cadre de vie du quartier. Une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) a ensuite été constituée pour gérer les réalisations et mutualiser les moyens, afin que chacun puisse s’inscrire dans cette opération de rénovation.

Cette réorganisation de la position des acteurs de la chaîne de valeur pour proposer des solutions nouvelles et durables est lisible également dans les rapprochements de nouvelles compétences, à l’exemple du rapprochement entre Vinci et Sodéprel sur le domaine des parkings avec bornes de recharge pour véhicules électriques. C’est aussi le cas des constructeurs et des promoteurs immobiliers « qui ne restent plus cantonnés à leur rôle premier, mais sont désormais prescripteurs des aménagements et équipements à intégrer aux bâtiments » Université Lyon 2. On peut citer l’exemple à Lyon Confluence du bâtiment à énergie positive, qui émane du rapprochement entre Bouygues Immobilier, SLC Pitance, Grand Lyon et Nedo, où Bouygues va placer dans les locaux de Toshiba des serveurs à basse consommation d’énergie.

Ces nouvelles positions et relations d’acteurs posent donc aussi la question de la recherche sur les métiers et les formations, au service d’un décloisonnement, d’une meilleure collaboration et d’une vision transversale et partagée. L’APEREAU, association fondée en 1981, propose à ce titre de « faire vivre l’urbanisme différemment, en proposant une immersion au sein des quartiers afin que les urbanistes puissent découvrir le vécu et le ressenti des habitants ».

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